Chapelle Sainte-Anne

L'ancienne chapelle Sainte-Anne

Au XVIIe siècle, suite aux grandes calamités de l’époque, la dévotion à L'ancienne chapelle Sainte-Anne sainte Anne, épouse de saint Joachim, connut un renouveau considérable. Le 25 juillet 1624, à Auray en Bretagne, sainte Anne, mère de la Vierge Marie, apparut à Yves Nicolazik, pieux laboureur. Elle demanda à celui-ci de reconstruire la chapelle autrefois érigée en son nom et détruite il y a neuf cent vingt-quatre ans.

Florenville doit avoir aussi fait reconstruire une chapelle dédiée à sainte Anne vers la moitié du XVIIe siècle, à l’instar d’autres communes gaumaises, comme Rossignol, Dampicourt et Termes. On raconte que la chapelle de Florenville a été construite en marque de reconnaissance précisément là où l’épidémie de peste s’est arrêtée.

En 1844, lors de son arrivée à Florenville, le curé-doyen Jean-Baptiste Lhomme trouva la chapelle en très mauvais état. Cette chapelle, maintenant disparue, était située à l’emplacement de l’immeuble n°38 de la rue de la Station, juste en face de la rue « Fâche-Sainte-Anne ». Le doyen Lhomme confia l’administration de la chapelle et le soin de recueillir les offrandes à Mademoiselle Sophie Burnotte. En 1847, il fit même procéder à des travaux de restauration : l’autel fortement incliné fut redressé, les fenêtres remises à neuf et la toiture réparée. En 1853, l’autel, les boiseries et les tableaux furent repeints.

En 1856, à la suite d’une neuvaine prêchée, le doyen Lhomme prit la décision de fonder en la chapelle Sainte-Anne la « confrérie de N.D. de la Salette ». La cérémonie religieuse eut lieu le 2 septembre 1856 en présence d’une foule nombreuse estimée à plus de quinze cents personnes. En effet, c’est en 1846 que la Vierge Marie était apparue à deux jeunes bergers à La Salette-Fallavaux, dans le département de l’Isère, arrondissement de Grenoble.

La chapelle Sainte-Anne, dédiée donc aussi à N.D. de la Salette, appelée également chapelle N.D. de Lourdes, fut visitée par bon nombre de pèlerins belges et français dont plusieurs bénéficièrent de guérisons extraordinaires ou miraculeuses.

L'actuelle chapelle Sainte-Anne

En 1870, comme les murs de la chapelle menaçaientL'actuelle chapelle Sainte-Anne de tomber en ruines, une commission du conseil de fabrique décida qu’il était urgent de bâtir une nouvelle chapelle. P. Joseph Henriquet, cordonnier â Florenville céda le terrain dit « Dessus le Terme » pour la nouvelle chapelle à condition qu’annuellement une grand-messe soit chantée dans la chapelle pour lui et ses parents. Mademoiselle Victoire Cousin de Charleville (France) donna une importante somme d’argent pour la future construction. En gage de reconnaissance, la commission lui promit également une grand-messe annuelle.

En 1873, le doyen de l’époque, J. François Jacob, reçut de l’évêque de Namur une autorisation en bonne et due forme quant à la réalisation de ce projet. Monsieur Famenne, juge de paix à Florenville, accepta la charge de la direction des travaux. La chapelle actuelle fut donc construite en 1873 à l’entrée du cimetière, à quelques pas de l’ancienne chapelle et bénite par le doyen J. François Jacob.

Un conflit survint entre le doyen J. François Jacob et l’administration communale quant à l’ancienne chapelle. Ayant été interdite par l’évêché, le bourgmestre la considéra propriété communale. Elle subit même des travaux de réparation entrepris par un conseiller communal. Par dérision, elle fut même appelée la « chapelle des Libéraux ». Pendant un certain temps, il y eut donc à Florenville deux chapelles « Sainte-Anne ». De plus, l’administration communale souhaitait avoir un droit de regard sur les recettes des offrandes faites à la nouvelle chapelle, droit auquel le conseil de fabrique s’opposa avec force. Au début du XXe siècle, un particulier racheta le terrain sur lequel était construite l’ancienne chapelle. Il fit démolir cette dernière dans l’intention d’y construire sa nouvelle demeure.

À l’intérieur de la chapelle actuelle, dominant l’autel, se trouve un ancien retable en bois. Il faisait partie du mobilier de l’église de Florenville qui fut démolie en 1873. Ce retable fut même partiellement recoupé afin de pouvoir entrer dans la chapelle. En son centre, il est décoré d’un fac-similé d’une peinture du moine-peintre de l’abbaye d’Orval, frère Abraham Gilson (1741-1809). Cette peinture représente « les quinze mystères du rosaire, à gauche saint Dominique recevant le rosaire des mains de la Vierge Marie et à droite sainte Catherine ».

Jusque dans les années 1970, une procession solennelle annuelle, au départ de l’église de Florenville, était organisée chaque 26 juillet, date de la fête de sainte Anne. De nos jours, cette chapelle reste le lieu d’une dévotion sincère et quasi quotidienne vis-à-vis de sainte Anne de la part des Florenvillois.

Texte rédigé par Édouard Hizette
Administrateur général du Cercle archéologique et historique de Florenville

Sources bibliographiques
« Historique élémentaire de Florenville » par Germain Ninane
Archives paroissiales

Crédit photographique : collection Hubert Verdin